Le nouveau décret tertiaire entre en vigueur au 1er octobre : préparations nécessaires

Le monde du bâtiment tertiaire vit une période charnière. L’entrée en vigueur du nouveau décret tertiaire le 1er octobre entraîne une onde de choc dans la gestion des consommations énergétiques. Entre contraintes réglementaires et opportunités d’optimisation, les entreprises doivent s’armer de stratégies efficaces et adaptatives. Ce contexte exige une préparation minutieuse et un engagement fort pour répondre à des enjeux environnementaux cruciaux.
Les fondements du décret tertiaire : une obligation réglementaire
Le décret tertiaire se positionne comme une réponse directe à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre de la loi Elan, il impose aux bâtiments de plus de 1 000 m² de déclarer leur consommation d’énergie sur la plateforme OPERAT. Ce dispositif pourrait sembler contraignant, mais il constitue surtout une occasion de transformer la gestion énergétique des entreprises en profondeur.
Les propriétaires et locataires doivent s’engager dans une démarche proactive pour réduire l’empreinte carbone de leurs bâtiments. L’optimisation de la consommation d’énergie ouvre la voie à des économies significatives, tant en termes de coûts qu’en termes d’image de marque.
Quelques enjeux clés :
- Réduction des émissions de GES, représentant 17% de la consommation d’énergie finale en France.
- Optimisation des coûts d’exploitation grâce à une approche plus efficiente.
- Amélioration de l’image d’entreprise en tant qu’acteur responsable.

Impact direct sur les bâtiments
Les implications du décret sont nombreuses. Non seulement les entreprises doivent surveiller leur consommation, mais elles doivent aussi adopter des pratiques plus durables. Cela peut impliquer une révision des installations de chauffage, la modernisation des systèmes de climatisation, ou l’intégration des énergies renouvelables.
Les secteurs d’activité concernés sont variés : bureaux, commerces, établissements de santé, et même les établissements d’enseignement. Cela signifie que presque toutes les entreprises doivent se préparer à ces nouvelles contraintes, quelles que soient leur taille ou leur domaine.
Des objectifs clairs : pourquoi et comment s’y préparer
Le décret vise des objectifs ambitieux de réduction de consommation d’énergie. Il définit des paliers de réduction : 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040, et 60% d’ici 2050 par rapport à une année de référence. Ces objectifs de réduction sont concomitants avec des seuils de consommation stricts. Les entreprises doivent donc comprendre comment choisir leur année de référence et quels indicateurs suivre pour atteindre ces cibles.
- Définir l’année de référence en évaluant les années de forte consommation.
- Prendre en compte les variations climatiques pour ajuster les attentes.
- Suivre les indicateurs de façon rigoureuse et continue.
Exemples de déclarations sur la plateforme OPERAT
Chaque entreprise doit faire une déclaration annuelle avant le 30 septembre de l’année suivante. Cette étape nécessite de collecter des données précises telles que :
| Eléments à déclarer | Description |
|---|---|
| Type d’activité | Nature des activités exercées sur le site. |
| Surface des bâtiments | Superficie totale des locaux concernés. |
| Consommation annuelle d’énergie | Détails sur les types d’énergies utilisées et leur consommation. |
Les entreprises qui ne respectent pas ces obligations font face à de sérieuses conséquences, à la fois financières et en termes d’image. C’est pourquoi il est vital de mettre en place un calendrier précis pour gérer ces exigences.
État des lieux de la consommation d’énergie dans le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire est le plus grand consommateur d’énergie en France, représentant environ 249 TWh par an. De plus, une part significative de cette consommation provient encore des énergies fossiles, ce qui accentue l’urgence de la situation.
Les activités ayant un impact considérable sur cette consommation incluent :
- Établissements de santé : environ 20% des consommations.
- Bureaux : 16,1% de la consommation totale.
- Activités d’enseignement : 14,2% de la consommation.

Identifier les leviers d’optimisation
Pour diminuer le gaspillage énergétique, une analyse rigoureuse des installations actuelles est essentielle. Cela implique l’inspection des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, ainsi que l’étude des installations électriques.
Des entreprises comme Dalkia et ENGIE Solutions proposent des audits énergétiques pour aider les entreprises à identifier les améliorations possibles. Ces bilans énergétiques permettent d’établir des priorités claires et d’agir là où l’impact sera le plus significatif.
Les nouveautés apportées par le décret : mutualisation des économies d’énergie
Un aspect innovant du décret est la possibilité de mutualiser les économies d’énergie entre plusieurs bâtiments détenus par le même propriétaire. Ce mécanisme de solidarité permet d’optimiser la conformité et favorise une approche collective pour améliorer l’efficacité énergétique.
Avantages de la mutualisation :
- Maximisation des économies d’échelle.
- Stratégies de rénovation centralisées.
- Meilleur pilotage des ressources.
Exemple de mise en œuvre de la mutualisation
Considérons un groupe qui détient plusieurs bureaux dans plusieurs villes. Au lieu de s’adapter individuellement, ce groupe peut envisager des projets communs de rénovation qui profiteront à tous les bâtiments, générant ainsi des économies d’échelle remarquables.
Le rôle d’accompagnement des experts en conformité énergétique
Avec l’émergence de ce nouveau cadre règlementaire, de nombreux experts se positionnent sur le marché pour accompagner les entreprises. Des sociétés comme Bureau Veritas et Schneider Electric offrent des solutions adaptées pour aider les acteurs du secteur à naviguer dans ces nouvelles exigences.
Voici quelques pistes d’accompagnement :
- Audits de consommation énergétique pour comprendre les usages passés.
- Élaboration de Dossiers Techniques de Modulation pour justifier certains ajustements.
- Formations spécifiques sur l’écoénergie, renforçant les compétences des employés.
Réponses aux questions fréquentes sur le décret tertiaire
Le nouveau décret soulève de nombreuses questions parmi les acteurs du secteur. En voici quelques-unes qui reviennent fréquemment.
Quels types de pénalités existent en cas de non-conformité ? Les pénalités varient en fonction de la gravité, allant jusqu’à 7 500 euros pour les entreprises.
Les bâtiments temporaires sont-ils concernés ? Oui, mais uniquement ceux ayant un usage tertiaire cumulant plus de 1 000 m².
Comment le décret impacte-t-il les coûts d’exploitation ? Une mise en conformité réussie réduit généralement les coûts d’exploitation à long terme en diminuant la consommation d’énergie.
Quelles aides financières sont disponibles pour les entreprises ? Des dispositifs comme les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) et des crédits d’impôt peuvent être sollicités.
Pour en savoir plus, cliquez sur ces liens pour découvrir les bâtiments concernés par le décret et les processus d’audit énergétique.








