COV et qualité de l’air intérieur : un enjeu de santé sous-estimé

Vous passez une grande partie de votre temps dans des lieux clos. Pourtant, des études montrent que l’air intérieur est parfois plus pollué que l’air extérieur. Parmi les polluants les plus répandus se trouvent les composés organiques volatils (COV). Souvent inodores, ils sont néanmoins nocifs pour la santé humaine. Comment ces substances affectent-elles votre quotidien et quelles solutions existent pour s’en protéger ? On fait le point.
Comprendre les composés organiques volatils
Les composés organiques volatils ou COV sont des substances chimiques contenant du carbone. Ils s’évaporent facilement à température ambiante ou se présentent à l’état gazeux. On en recense plus de 400 types dans l’air qui expliquent pourquoi l’impact des COV sur la qualité de l’air est aussi vaste. Ce groupe comprend des hydrocarbures ainsi que des composés contenant de l’oxygène, de l’azote, du chlore ou du soufre.
On distingue plusieurs sous-groupes. Les COV très volatils sont souvent odorants. Les SVOCs semi-volatils comme les phtalates s’évaporent sous l’effet de la chaleur. Ensemble, ils forment les COVT (composés organiques volatils totaux) dont le point d’ébullition varie entre 50 °C et 250 °C. Leur durée de vie dans l’air peut aller de 10 jours à 3 ans.
Même sans odeur, ils peuvent détériorer la qualité de l’air. Les plus connus et préoccupants sont le formaldéhyde, le benzène, l’acétone, le toluène, l’éthylène glycol, l’éthanol et le chlorure de méthylène.
Origines des composés organiques volatils
Les COV proviennent de sources naturelles et humaines. Du côté naturel, on retrouve des émissions liées au métabolisme des êtres vivants et à la décomposition biologique. On retrouve aussi certains matériaux comme le bois ou les huiles. Les volcans et les forêts émettent également des COV.
Cependant, les sources humaines sont bien plus fréquentes. Les matériaux de construction ou de décoration comme les vernis, peintures, moquettes, colles, résines, isolants ou meubles neufs peuvent en libérer.
Les produits ménagers comme les solvants, nettoyants, cosmétiques, parfums d’ambiance ou encens en diffusent aussi. De même, la cuisson à haute température ou à l’huile et le tabagisme sont des contributeurs importants.
Les appareils de chauffage tels que les poêles, cheminées ou fours émettent aussi des COV. Enfin, la pollution extérieure affecte l’air intérieur. C’est surtout le cas en hiver à cause du confinement et du chauffage.
Conséquences des composés organiques volatils sur la santé
Les effets des COV dépendent de leur nature, de leur concentration et de la durée d’exposition. L’air intérieur peut contenir deux à cinq fois plus de COV que l’air extérieur.
À court terme, une forte exposition peut modifier la perception des odeurs et des goûts. Elle provoque également des irritations des yeux, du nez, de la gorge ou des muqueuses. Peuvent aussi apparaître des maux de tête, de la fatigue, des nausées, des étourdissements. À cela s’ajoutent des troubles de la concentration, une sécheresse cutanée ou de l’eczéma peuvent apparaître. Ce type de symptômes est souvent regroupé sous le terme de syndrome du bâtiment malsain.
À long terme, l’exposition régulière à certains COV comme le benzène ou le formaldéhyde peut être cancérigène. Certains composés peuvent être mutagènes, affecter la reproduction, altérer le système nerveux central. Ils peuvent aussi provoquer des maladies respiratoires ou des troubles au niveau du foie, de la rate et du sang. On soupçonne également un lien entre l’exposition aux COV et l’augmentation des réactions allergiques chez les jeunes enfants.
Stratégies de réduction des COV en intérieur
Réduire la concentration des COV est possible grâce à quelques gestes simples.
Aération du logement
D’abord, aérez chaque jour votre logement pendant au moins 30 minutes. Faites-le idéalement le matin ou en soirée quand l’air extérieur est plus respirable. Pensez aussi à aérer lors de la cuisine, du ménage ou après l’installation de nouveaux meubles. Une hotte aspirante fonctionnelle est recommandée pendant la cuisson, surtout lors de la friture. Vérifiez régulièrement le bon état de votre ventilation mécanique contrôlée. Et évitez d’obstruer les entrées et les bouches d’air.
Faire attention aux produits et matériaux que vous utilisez
Pour le ménage, des alternatives simples comme le vinaigre blanc, le savon noir ou le bicarbonate sont à privilégier. Il vaut mieux un seul produit multi-usage pour limiter les mélanges chimiques. Lors des rénovations, choisissez des matériaux avec l’étiquette A+ et optez pour des peintures sans COV. Même sèches, certaines peintures continuent à émettre des substances toxiques.
Les solvants et autres produits chimiques doivent être stockés à l’extérieur de la maison, de préférence dans un garage bien isolé de l’espace de vie. Évidemment, il est déconseillé de fumer à l’intérieur.
Autres habitudes
D’autres habitudes peuvent aussi aider. Faites sécher le linge dehors lorsque c’est possible, sinon aérez bien la pièce. Si votre logement est équipé d’un système d’aspiration centralisée, utilisez-le pour limiter les allergènes.









